— La question n'est pas de parler ou se taire.
C'est mon contrôleur qui me dit ça, au bout d'un moment, quand j'arrête de parler. Ça semble très binaire et pourtant c'est bien ainsi que je vis les choses en séance. Alors je cherche avec lui une sorte de voie du silence. Enfin, comment retenir ma parole face à l'autre. Un dilemme qui vient de loin. Insoluble. Que je raccroche à ce que j'ai vu, à ce que j'ai pris de mes parents : d'un côté, une parole incessante, agitée, et puis de l'autre, le silence, le retrait. Le trop-plein et le vide. L'excitation et l'absence.