18
MAI 13

Du bout de la langue

Il en a vraiment ras le bol de la drozophile qui  tague les airs, là, sous le toit de verre et qui, toujours, toujours, zigzague autour de lui. Alors il m'offre une Dionaea, cette plante qui attire en douce les mouches de coach et puis qui les dévore patiemment. Et le nom vulgaire de la Dionaea, c'est "Gobe mouche de Venus".

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- Dis, tu crois pas que s'il y a tant et tant de mouches et de moucherons, là, sous ton bord de ciel, c'est à cause du Saint-Félicien et du reblochon dans ton frigo ? me dit-elle, elle qui ne gobe pas n'importe quoi.

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« La vie est un plat de merde qui se déguste à la petite cuillère. » répétait-elle, comme une prière, en gémissant, les jours de pluie et de soleil, au printemps ou à la saison rousse. Et lui, petit-d'homme d'alors qui cherchait les formules pour la faire sourire, lui proposait un autre mantra : « La vie est une tartine de miel qui se lèche et se savoure du bout de la langue. »

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Et toi, je t'aie au bout de la langue.

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