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MAR 16

Mon antisèche dans la poche

Le coaching c'est une promesse de progrès, genre : "se transformer", "changer", "se développer", "gagner en leadership" ou en "autonomie", etc, etc.
Mais revenir sur les bancs de l'école – enfin à l'université –, là, comme aujourd'hui, ça a un côté un peu "régressif" non ? Ça ramène en enfance mine de rien… Et c'est l'un des paradoxes de l'accompagnement : aimer revenir un instant et plus sur les chemins de son histoire intime pour changer vraiment, si affinités… (vraiment, parce que des fois malgré tout ce qu'on raconte y'a pas du tout d'affinités pour ça au fond).
Et moi, là, comme je le faisais parfois à l'école, j'ai une antisèche dans ma poche. Mais finalement je les utilisais pas du tout mes antisèches, j'en avais pas besoin parce que je les avais dans la tête mais ça me rassurait au fond…

C'est comme ça que j'ai commencé l'atelier de supervision pour le master coaching à Dauphine, ce mercredi. J'en ai parlé un peu ici de ce nouveau master, avec tout le topo de la ministre sur le coaching dans la fonction publique : EM CATOP.

Et c'était sur un fil ce mercredi, sur le fil des associations libres, avec mon antisèche, enfin mon fil d'Ariane dans la poche.
C'était exigeant, je trouve, cette première session. Mais c'était bien aussi. Et je pense que ça aura des effets au fond parce que, visiblement, c'était pas du tout dans le mainstream du coaching : « Mais, mélanger tout le passé et le présent, le tout personnel et le professionnel, tout ce que vous nous dites, tout ce que vous faites, là, c'est tout ce qu'on nous dit qui est interdit en coaching » a dit un étudiant tout à la fin du voyage.

A suivre donc…
 

Executive Master Coaching & Accompagnement de la Transformation des Organisations Publiques

Atelier de supervision 1 – Groupe A - Mercredi 9 mars 2016

Souvenirs, transfert & ambivalence 

 

Une question pour commencer 

« Vous & l'accompagnement, quelle histoire ? »
 

A. POSER MON HYPOTHÈSE : Comme une blessure initiatique

Nous choisissons, – plus ou moins consciemment –, un métier et un environnement humain et relationnel, où nous répétons une partie de notre histoire intime et familière. Et ces répétitions sur la scène professionnelle sont tout à la fois notre talent et notre talon d'Achille.

C'est particulièrement fort et sensible pour le coach qui est un "artisan du lien" et dont le désir d'accompagner prend sa source dans un manque essentiel, une blessure de l'attachement : l'insécurité ou l'ambivalence affective, la peur de l'abandon ou du rejet… C'est massif ou diffus tout ça, même si ça reste implicite souvent. Et c'est comme une cicatrice initiatique.

C'est vrai aussi pour ceux que nous accompagnons, mais c'est souvent dans l'après-coup que surgit le sens profond de leurs choix et que se révèle la trame de leurs trajectoires professionnelles avec leurs impasses parfois.

Alors ce sont ces répétitions et leurs effets qu'il est précieux d'analyser et déplier pour soi d'abord et puis pour ceux que nous accompagnons. Et contribuer ainsi à dénouer (si affinités) ce qui bloque ou empêche les dynamiques de développement, de changement, de création…
 

B. PARTAGER MON INTENTION POUR CET APRES MIDI : Souvenirs, transfert & ambivalence

– Être à l'écoute de ce que nous rejouons de notre histoire intime dans notre désir d'aider ou d'accompagner les autres

– Percevoir alors combien cet élan-là – notre désir pour l'autre – est agissant dans la relation de coaching : notre transfert et son "bruit de fond" comme un déplacement d'histoires anciennes et d'affects enfouis.

Et puis :

– Appréhender l'ambivalence du lien dans l'accompagnement : désir/défense, attraction/rejet, agressivité/inhibition… avec une force toute particulière dans le contexte de réforme de l'Etat et de transformation des organisations publiques
 

C. POSER MON CADRE POUR LA SÉANCE : Un voyage

Mon cadre c'est un espace et un temps pour vous permettre de voyager un instant dans votre histoire et sur le fil de vos souvenirs. Un instant seulement, aujourd'hui, car c'est un voyage au long cours qu'il s'agit d'entreprendre.

Cela suppose de vous laisser vivre l'expérience cet après-midi, une expérience sensible sans autre "outil" que les associations libres : vous laisser aller sur un fil, associatif, intime, avec les évocations de souvenirs, de sensations, de pensées et d'émotions en présence d'un autre ; en duo tout à l'heure.

Et puis être attentif à tout ce qui empêche ça peut-être. cf. l'ambivalence désir/défense qui est déjà là peut-être quand je vous parle ainsi.

Practicum

1. SOUVENIRS : Du plus loin qu'il m'en souvienne

#1 Prémices : en solo et en silence

« C'est quoi pour moi accompagner ? Quel est le mot synonyme qui me vient qui m'est spécifique, singulier ? »

#2 Et puis en duo et en silence

Vous vous retrouvez deux par deux, là où vous êtes, comme vous êtes.

L'un de vous accompagne mais en silence. Et l'autre est accompagné avec alors juste une question pour fil d'Ariane :

« Du plus loin qu'il m'en souvienne, ma première histoire à moi pour accompagner, aider, prendre soin, soutenir, développer ? C'était quand ? Avec qui ? C'était comment ? C'était pourquoi ? »

Consignes :

- Vous prenez un instant dans votre duo pour savoir qui accompagne et qui est accompagné.
- Vous ne changez pas de "rôle" (parce que ce n'est pas un jeu de rôle).
- Ça dure 20 mn. Et on se retrouve juste après.

Bons voyages…

#3 Retour en groupe

Question, juste pour le coach silencieux : « Qu'est-ce qui s'est passé de familier ou de saugrenu pour vous ? »

 

PAUSE

 

2. TRANSFERT : un cas en cours ou récent qui chahute ou chamboule

Mini-topo : Le transfert c'est un déplacement dans le présent d'histoires intimes et anciennes et avec alors tout son lot d'affects plus ou moins gelés ; c'est un déplacement sur l'autre, bien emmêlé dans la manière d'être en lien...

Practicum à partir d'un accompagnement en cours ou récent et pour ceux qui ont été accompagné.

Rebelote en duo : Même duo et même position coach/coaché ; 20 mn

Avec un zoom singulier : Quels liens peut-être entre le cas et votre élan originel, votre désir d'aider ?

 

3. DÉFENSES : Ce qui vous accroche ?

Qu'est-ce qui, cet après-midi, dans mon hypothèse, mes intentions, ma manière d'être ou de faire, vous a dérangé, accroché ?

Travail en groupe et en "conversation engagée"

 

FIN DE NOTRE VOYAGE, ici, aujourd'hui

Dans les voyages en avion, le commandant de bord sort de son cockpit pour souhaiter "Bon séjour…"

***

Et puis indiquer l'article "Le désir d'accompagner, vocation ou répétition ?" qui est déposé sur la "plate-forme".