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AVR 16

C'est plutôt une ambiance

Fichtre ! Elles me semblent bigrement plus corsées les dernières questions du questionnaire coach évoqué ici ou là, et surtout là : Tenir le fil ensemble.
Et là, j'en arrive à un incontournable du coaching d'entreprise : "Processus contrat tripartite à décrire". Oui, c'est plus ardu pour moi parce que les tripartites ça se passe toujours autour d'une table et ces situations-là c'est souvent chargé. Une fois j'ai réussi à faire venir un client et son boss à l'atelier et c'était vraiment bien. Une autre fois c'était autour d'une table basse avec des petits poufs de couleur pour chacun, c'était pour faire genre dream room & créativité, je crois, et moi ça m'a fait penser à la maternelle.
Alors là, dans ma réponse, je parle plutôt de l'ambiance parce que ça reste super complexe de "décrire le processus".
Et si vous aimez aussi travailler sur ce que ça réveille ou chahute en vous ces rituels en peuple coach et puis tricoter quelques mailles à l'envers, comme ça, alors 
il y a l'atelier "De fil en fille vendredi 20 mai à la campagne.

❝ La réunion tripartite au début du coaching c'est une heure maximum pour moi. C'est comme une séance mais c'est pas du tout une séance. Je ne parle presque pas et ça crée d'emblée une ambiance où chacun peut se laisser aller sur le fil de ses associations libres et dire pourquoi on en est arrivé là. Et alors, mine de rien, surgissent des oppositions entre les mots, des griefs derrière les feedback, des lapsus et des regards obliques, etc. Et les jeux de rôle me sautent à la figure. Mais je n'interagis pas parce que je ne cherche plus du tout le consensus ni à faire mon malin genre médiation ou combat thérapeutique.
Je m'inspire ici de la thérapie familiale avec l'idée que chacun rejoue un bout de son histoire familière autour de la table, comme dans sa famille ; mais tout ça est inconscient et c'est pas du tout les mêmes histoires pour chacun et c'est ça alors qui crée déjà pas mal de problèmes. Et le coaché c'est un peu comme le "patient désigné", le "porteur du symptôme", mais je ne fais pas de thérapie familiale, là, parce qu'il n'y a pas de demande pour ça.
J'écris ensuite quelques lignes qui évoquent la visée du coaching plutôt que des "objectifs" et des "indicateurs de réussite".

J'ai partagé dans la rubrique "boîte à outils" du questionnaire l'exemple d'une "feuille de route" comme ça. Oui, je l'ai mise là, dans les outils, car ce travail en tripartite illustre l'une des facettes de mon approche : laisser se dévoiler les positions de chacun et se déplier un peu les oppositions mais sans chercher à les aplanir ni résoudre les tensions. Et ce faisant j'arrête de me la jouer comme dans mon enfance, genre témoin démuni au bord de la table ou qui s'identifie tour à tour à chaque protagoniste. ❞

L'exemple d'une feuille de route dans la "boîte à outils" :

" […] votre responsable hiérarchique vous a proposé d'être accompagné pour à la fois prendre du recul sur des situations professionnelles qui peuvent être sources de tensions, ajuster vos modes de communication à la complexité des relations et développer votre leadership singulier dans l'équipe.
Vous vous engagez dans cet accompagnement individuel avec l'envie de comprendre ce qui se joue pour vous au fond et ainsi progressivement dénouer ce qui peut l'être.

Lors de la réunion tripartite avec votre manager et le responsable du coaching, vous et moi, trois directions de travail ont été proposées :

Saine agressivité (ad-gressere : "aller vers"). Des questions de vos managers ou certains modes d'interaction de vos interlocuteurs suscitent parfois des réactions qui semblent "rugueuses" pour les autres, comme des défenses personnelles ; notre travail ensemble vous aidera à identifier ce qui, de votre histoire peut-être, se répète parfois sur la scène professionnelle, avec aussi les mécanismes de protection/défense que vous avez mis en place, nécessaires dans certains contextes, mais qui sont peut-être anachroniques aujourd'hui. L'enjeu est de renforcer une "agressivité" saine pour confronter vos interlocuteurs si nécessaire et traverser des conflits ouverts ou implicites.

Dévoilement choisi. Il vous est parfois nécessaire de vous dévoiler, au-delà des projets ou de votre expertise, et cela suscite une émotivité qui peut vous submerger. Nous prendrons soin de mettre à jour, au fil des séances si vous le souhaitez, des affects que vous avez peut-être dû contenir pour vous protéger, et qui aujourd'hui se libèrent dans des situations en apparence analogues mais sans contrôle alors. Ce travail ensemble, chemin faisant et sur le mode des résonances et des associations libres, pourra vous aider à gagner en liberté d'expression et renforcer votre singularité.

Cultiver vos différences. Certains de vos interlocuteurs vous disent parfois leurs envie de vous voir différente de ce que vous semblez afficher. Ce sont sans doute leurs projections personnelles et une manière alors de vous définir ! Et cela peut susciter tout le contraire en vous. Aussi nous prendrons le temps de détricoter ces mécanismes d'identification et de jugement, qui sont derrière les feedbacks des autres, pour vous permettre alors de cultiver votre manière d'être, votre différence au fond, et ce que vous décidez d'ajuster.

Ce travail d'élaboration, dès la réunion tripartite, illustre pour moi ce qui se déplie ensuite au fil de l'accompagnement, avec en particulier ici toute la complexité et l'ambivalence autour des questions d'agressivité, de la "gestion" des émotions et de leadership.

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En photo : L'atelier dans l'Atelier des Jardiniers pour les journées à la campagne et en duo avec Eva. C'est plutôt une ambiance aussi.