« Je ne sais pas quelle note lui donner ? Elle n'a pas confiance en elle ! »
Marie-Anne est DRH et accompagne un étudiant dans le cadre d'un tutorat Entreprise-Université. Elle doit clore ce parcours par une évaluation. Nous sommes en séminaire et c'est l'heure de la pause. Elle m'a pris à part, pour un "conseil de coach" !
Elle poursuit :
- Cette jeune femme n'a pas confiance en elle ! Et la note risque de la déstabiliser ?
- Marie-Anne, si pendant un instant, un instant seulement, vous aviez confiance en… confiance en elle…
- Oui ! Et alors ?
- Alors quelle note lui donneriez-vous ?
- J'aimerais une note qui l'encourage !
- Et quelle est cette note ?
- Je ne sais pas trop ? Une note pour l'encourager ne serait pas la réalité !
- Je vous vois bien tiraillée !
- Oui écartelée ! Et, en plus, je ne sais pas comment lui parler de cette note !
A cet instant, j'ai l'idée d'une prescription paradoxale : Et si c'était l'étudiante qui notait Marie-Anne ?! Mais parfois nos théories nous évitent de travailler avec ce qui est là, sous notre nez :
- Alors donnez-lui deux notes !
- Comment ça ?!
- Une note pour l'encourager. Et une note pour la réalité. Ou l'inverse. Partagez ça avec elle puis faites la moyenne...
Marie-Anne reste bouche bée un instant, puis je vois les traits de son visage se détendre. Elle part en souriant…
Le tiraillement est contagieux : une partie de moi se dit que rien n'est résolu sur le fond pour Marie-Anne ?! Une autre me dit que j'aurais pu lui proposer un "dialogue intérieur" ? ou bien questionner comment elle réussit à me faire confiance, "ici et maintenant" ? ou peut-être lui donner un éclairage sur la "bonne mère" et la mère "suffisamment bonne" ? … ?!
Nos théories nous évitent aussi de vivre et savourer l'instant présent ;-)
« Les petites choses n'ont l'air de rien, mais elles donnent la paix. Dans chaque petite chose il y a un ange. »
Georges Bernanos