19
MAR 11

En cage

À deux pas du square bétonné, sous le métro aérien, ils ont mis des jeunes en cage. Et ceux-là hurlent et se cognent au tricot d'acier. Violemment. Ils courent en tout sens, frappent un ballon qui leur échappe à tout instant.
« Mais non ! Ils ne s'initient pas à l'oppression, me rassure Charlie qui connaît bien mon goût du drame. C'est juste un nouveau concept. »

Je me souviens de ces années quand j'étais fou de tout, fou de toujours plus de tout. A l'orée de la nuit, après une journée dans une tour de métal, ivre de tout, je m'enfermais dans une cage de verre. Je courais en tout sens et frappais furieusement une balle qui m'échappait à chaque instant.

Aujourd'hui, ce sont des voilages de lin et la pénombre qu'elle fait glisser autour de moi. Alors je m'abandonne à son art secret et savant. Elle me plie et me retourne, elle me coince et me broie de tout son poids. Et, à aucun instant, je ne peux m'échapper.

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