C'est avec joie que j'ai découvert dans ma boîte aux lettres ce nouvel ouvrage de Thierry CHAVEL.
Avec joie aussi que, sans attendre, j'ai aimé commencer sa lecture, me laisser émouvoir au fil des pages, me laisser inviter à « apprendre à échouer », « rencontrer son féminin intérieur », « oser perdre connaissance », « gravir l'échelle de l'amour »…
Des invitations qui sont autant de « petits secrets » et de « grands tabous » pour ceux qui dirigent et aussi parfois pour ceux qui les accompagnent.
Les mots, les lignes, les pages de ce livre érudit et poétique, l'élan qui les anime sont passionnément contagieux.
Merci à Thierry pour cette contagion vivante et sa présence sur les chemins de « la sagesse professionnelle », comme un éclaireur généreux.
Découvrir un extrait…
« S'abîmer pour ne plus s'abimer
Le déni du chagrin l'accroît. En effet, si je reste sourd à la partie de moi qui est meurtrie, cela devient une part étouffée de moi-même, qui s'enkyste dans des projections sur autrui et des maladies psychosomatiques. Combien de deuils non effectués, de détresses muettes et d'humiliations secrètes sont à la source de nos maux plus grands et plus tardifs ? Apprendre à échouer est au sens propre une vocation de naufragé. Échouer sur la grève, c'est arrêter d'aller à la dérive, de tempête en tempête, de port de fortune en port d'attache, mais jamais à un endroit immobile et apaisé. En entreprise, il arrive toujours un moment où je ne peux plus me bercer de l'illusion que « tout va bien » ; se laisser échouer suppose que l'on s'en remette à une puissance plus vaste que notre orgueil, qui nous prévient de la chute parce qu'il en a une peur absolue.
Dans certains cas, il nous faut plonger pour ne pas nous noyer. […] Dans d'autres cas, nous avons besoin d'aller plus mal pour aller mieux. Chez les dirigeants, endurcis à une vie de concours et de poursuite de performances toujours plus élevées, « même pas mal » est une devise répandue. L'endurance, la résistance à l'épreuve et la « répression pulsionnelle », comme dit Norbert Elias, sont des attributs fréquents chez les leaders (d'entreprise, politiques ou sportifs). Il est inutile d'accompagner quelqu'un qui n'a pas conscience qu'il va mal, ou du moins qu'il pourrait aller mieux. Je rencontre parfois des managers qui agissent comme s'ils avaient besoin de se cogner contre un mur pour s'apercevoir qu'il y en a un. Que faire ? Être patient, garder l'espoir et faire confiance à la personne pour sa capacité de faire face, le moment venu. » pages 171 & 172.
Coaching de soi - Manuel de sagesse professionnelle. Thierry Chavel. Editions d'Organisation. Mars 2010
Professeur associé à l'Université de Paris 2, Thierry Chavel est coach de dirigeant au sein d'Alter & Coach. Il est co-responsable du Master 2 Coaching au CIFFOP (Paris 2) et enseigne à HEC. Coaching de soi est son sixième ouvrage.