Accompagner à distance est tellement habituel aujourd'hui, qu'on finit par ne plus se poser la question.
Oui, au téléphone ou en visio, alors qu'on n'est plus confiné, le « sans contact » devient la norme. Et il y a d'ailleurs plein de plateformes numériques pour ça. De plus en plus.
Pourtant, travailler avec seulement un ou deux de nos cinq sens met à l'épreuve toute notre pratique. Ça polarise mine de rien, ça altère, ça bouleverse en profondeur notre manière d'écouter, de percevoir, de penser, de faire des liens... Quoiqu'on en dise.
Même si, au fil du temps, chaque coach, chaque thérapeute re-trouve des manières très intimes, très singulières, d'accommoder, de compenser.
« Mais ils savent bien que ça finit toujours dans votre poche. »
C'est mon contrôleur qui me disait ça l'autre jour. Je ne parle jamais de lui par ici mais plutôt de ma psy. Tellement que, des fois, les gens m'écrivent en privé pour me dire qu'il faudrait vraiment que j'arrête avec elle, avec le divan, avec Freud, etc. Comme s'ils croyaient savoir pour moi de quoi il en retourne. Ça leur évite de penser à eux sans doute.
La supervision c'est tout un chantier, toujours complexe, en continu, un travail d'enquête bien délicat je trouve. Parce qu'au bout de chaque impasse dans laquelle on se glisse, on se coince et on se débat avec ceux qu'on accompagne, ce que l'on finit par découvrir – quand on prend le temps de parler de tout ça à un tiers –, c'est toujours un ou deux détails de soi que l'on sait bien au fond mais qu'on se cache à soi-même.
Je crée ici une nouvelle rubrique, genre newsletter, où je proposerai des « morceaux » de supervision. Oui, des fragments de séances de contrôle (pour mon métier d'analyste), de supervision (le travail auprès des coachs), des séquences de travail en groupe pour le master coaching à Paris 2 – du côté de l'inconscient toujours, en particulier les jeux de transfert–, et puis ce qui me viendra au fil de l'eau...