On a tous quelque chose en nous de... pas forcément de Tennessee, mais de l'autre !
Oui, quand on accompagne, on croit percevoir des bribes de connu dans ce que l'autre nous donne à entendre ; les traces, ici et là, d'une histoire qui nous est familière, des questionnements déjà entrevus.
« Ce rêve en nous avec ses mots à lui »...
Et alors on s'attache à ça, en passant. Parce que ça crée des résonnances, comme des repères, ça semble tisser le lien. Et tout ça se trame plutôt à notre insu. En pleine inconscience.
❝ Mission insatisfaisante ? ❞ C'est ça qui vient juste après la question de "la plus grande réussite" pour le dossier de référencement coach.
Et là, c'est bizarre, je n'ai pas besoin de faire le malin et un détour par un QCM. Sans doute parce que ça m'évoque tout l'imparfait du subjectif et mes affinités avec les "métiers impossibles" – Gouverner, éduquer ou soigner – impossibles car "garantis d'emblée d'un succès insuffisant", disait Freud.
Application pratique à la supervision…
Le temps des coachs… C'est ainsi que ce billet-là pourrait aussi s'intituler. Parce que le temps du coaching, le temps des séances et de l'entre-séance, le temps de l'enfance ou de demain, c'est plein de sens au fond. Et de non sens aussi.
Mais j'aime bien aussi les questions qui commencent par pourquoi : Dis, pourquoi les coachs ils font pas payer le premier rendez-vous ?
Tout petit déjà, je posais des questions comme ça. Toujours et à tout bout de champ. Mais on me répondait pas vraiment. Alors on m'a offert le livre Dis, pourquoi ?
Parce que les questions qui commencent par pourquoi ça dérange au fond.
C'est vrai que les psys ne se posent pas la question : le premier rendez-vous est une séance ; c'est donc payant et ça permet d'installer l'accompagnement.
Mais le peuple coach semble se couper de ces sources-là. Et chaque année, à la sortie des écoles, les coachs se lancent sans travail sur soi en profondeur, et ils perpétuent des us et coutumes où chacun répète son histoire préférée. En pleine inconscience alors.
L'enjeu n'est pas la centaine d'euros de ce premier rendez-vous ; il est de prendre du recul sur des rituels institués, des gestes clés du métier et de questionner sa pratique dans un moment essentiel qui mobilise et condense des ressorts intimes chez le coach et le client.
« J'étais là, sur l'épais tapis de laine. Allongée. C'était doux.
Je ne sais comment j'avais réussi à dérober vos clés. Alors je suis entrée et j'ai pris le temps, tout le temps, de me dévêtir.
J'ai simplement gardé ces escarpins que des rubans de soie retiennent aux chevilles.
Les fenêtres étaient restées entrouvertes. Les volets encore clos. Et j'aimais vous attendre là, à l'orée du jour.
C'était comme un matin d'été au jardin quand le soleil fait fondre la rosée. Les larmes des anges sur le monde.
Et, enfin, j'ai entendu le bruit de vos pas dans la cour pavée [...] »
L'école nous apprend ce qu'il faut faire ; la déontologie ce qu'il ne faut pas faire ; et dans l'entre-deux, à l'envi ou à l'envers, à cloche-pied ou à cache-cache, surgissent tous les possibles ni faits ni à faire.
Il est alors une manière singulière de cheminer dans cet entre-deux : se retrouver entre pairs et débattre de situations vécues et complexes. Cette manière singulière est celle de la Société Française de Gestalt ; et voici en partage un premier casse-tête pour thérapeutes et life-coachs.
Rendez-vous à travers les ondes. Elle est coach dans un cabinet réputé, depuis longtemps déjà. Et elle a aujourd'hui le désir de voler de ses propres ailes, d'aller dans le monde, libre et indépendante.
Et elle aimerait savoir comment j'ai fait.
Il y a dans le grain de sa voix une musique de l'enfance ; alors, une question me vient :
- Ce cabinet réputé, c'est quoi pour vous ?
Des inconnus m'adressent parfois, à travers les ondes, une question sensible et singulière. Et elle, hier, me parlait des labyrinthes dans lesquels depuis longtemps elle vagabonde ou s'égare.
Alors, pour lui répondre, j'ai aimé imaginer un instant ses jardins intérieurs, écouter la musique de mes résonances, donner libre à mon goût pour les impasses…
Nourrir ou ne pas nourrir nos clients des idées qui nous viennent, qui surgissent entre deux séances ?
Cette question a « alimenté » un débat animé ici : l'entre-séance.
Mais que faire quand le client nous sollicite ?
Questions/réponses entre deux supervisions sur un thème sensible pour le peuple coach.
« Comment l'intimité avec ma psy respecte-t-elle la fidélité à ma compagne de vie ? Quelle différence avec l'intimité du couple ? Comment s'assurer que la conscience des événements ne nous fasse pas défaut ? »
Ce sont les questions de Laure, coach en devenir, à la lecture du billet « Ça va être long ! »
Ces questions sont rarement abordées dans notre métier. Elles pointent pourtant ce que Laure nomme ce « quelque chose de spécial qui doit se tenir au cœur de vos rencontres… » Au cœur, je crois, de tout métier d'accompagnement, au cœur de chaque relation. Sinon, il n'y a pas de relation.
Alors, plutôt qu'une réponse en commentaire, je partage ici différents regards et échos sur ces thèmes.
Que peut faire le coach des idées qui surgissent et foisonnent après une séance : écrire au client ? Les garder pour la fois suivante ?
C'est une demande qui m'est souvent faite en supervision.
Et si la question était plutôt : mais qu'est-ce qui démange le coach, alors ?
Voici l'extrait d'une correspondance avec une coach : une supervision flash, entre deux séances ;-)
« Auriez-vous un exemple de proposition de coaching individuel ? »
C'est la question d'un dirigeant qui a envie d'être accompagné en coaching et qui, en même temps, hésite.
Je réponds d'abord non car que je n'écris plus de proposition et je préfère clarifier en amont le désir de coaching, la demande explicite, cachée, prescrite et aussi la non-demande…
Mon interlocuteur insiste : « Et une proposition-type ? »
Alors je l'invite à rencontrer des confrères, d'autres « types » de coach : coach sportif / psy-coach, mentor / fan d'outils, homme / femme…
Nouveau début d'escalade. Je prends conscience que la question est à l'image de notre rencontre : « avoir du concret, des repères, s'appuyer sur des modèles… » alors que je l'invite plutôt à découvrir ses propres repères, développer son modèle personnel de leadership…
Je sors de ma rigidité qui cache ma difficulté de modéliser ma pratique aujourd'hui. Alors je me souviens d'une proposition écrite il y a longtemps ; une proposition pour un manager à la recherche de son modèle…
Ces questions ciselées, inattendues, impensées, surgissent du jury lors d'une audition pour un appel d'offre ou d'un entretien avec un DRH qui référence des coachs.
J'ai parlé ici des démarches de référencement de plus en plus structurées et ici du brassage de pratiques entre responsables du coaching. Un brassage qui suscite notre réflexivité !
Voici d'autres questions surprenantes qui mettent encore "au travail" après la rencontre !