Le temps des coachs… C'est ainsi que ce billet-là pourrait aussi s'intituler. Parce que le temps du coaching, le temps des séances et de l'entre-séance, le temps de l'enfance ou de demain, c'est plein de sens au fond. Et de non sens aussi.
Mais j'aime bien aussi les questions qui commencent par pourquoi : Dis, pourquoi les coachs ils font pas payer le premier rendez-vous ?
Tout petit déjà, je posais des questions comme ça. Toujours et à tout bout de champ. Mais on me répondait pas vraiment. Alors on m'a offert le livre Dis, pourquoi ?
Parce que les questions qui commencent par pourquoi ça dérange au fond.
– Dis, pourquoi les coachs ils disent pas À la semaine prochaine ?
– Parce qu'un coach d'entreprise, on le voit une fois par mois, pendant 2 heures, et c'est comme ça.
– Oui mais pourquoi pas plus souvent ?
– C'est comme ça depuis toujours en peuple coach. Et genre "mode projet", comme en entreprise : des objectifs, des résultats attendus, des indicateurs, une deadline.
– Une deadline ! une ligne mortelle ou ligne de la mort qui tue ?
– Chaque projet coaching se déroule dans un temps limité : 8, 9 ou 10 mois. Et parfois moins.
– Pourquoi ?
– Un coaching c'est censé être résolutoire et au-delà de cette limite, ce sont les jeux de transfert négatif qui se déploient.
– Transfert négatif ?
– Oui, le baiser ou la gifle.
– Mais de la part de qui ? le client ou le coach ?
– De part ou d'autre si affinités. Mais tout ça n'a pas vraiment le temps de s'installer dans les premiers mois.
– Et avant la deadline alors, les séances c'est un peu comme une revue de projet ?
– Le client travaille souvent dur entre chaque séance et puis il rapporte ses difficultés et ses réalisations du mois passé. Il y a les coachs paradoxaux qui prescrivent au client ses symptômes, les comportementalistes qui donnent des tâches, et ils demandent souvent des comptes alors.
– Mais 2 heures de séance c'est plutôt long, non ?
– Et en même temps c'est excitant.
– Comment ça excitant ?
– Litérallement exictant. Avec le goût pour une performance à chaque fois. Le coach pose des questions qu'il veut puissantes et qui doivent provoquer des insights. Mais ce qui semble se faire en séance, en présence, se défait dans l'après coup. Mine de rien. Parce que l'inconscient a la vie belle au fond.
– Mais pourquoi pas un fil de séances continu et plus souvent, genre une fois par semaine ou même tous les quinze jours ?
– Oui, ça épouserait le fil de la psyché qui fonctionne ainsi et non pas par à-coups. Ce serait alors un travail plus en profondeur, aux lisières de l'inconscient. En associations libres tout simplement. Ça permettrait au client de découvrir des liens entre ses histoires passées et ce qu'il croit trouver dans le futur, entre ce qui est resté inachevé et ses répétitions d'aujourd'hui… Parce que l'inconscient mélange tout ça. Mais les coachs n'aiment pas trop batifoler aux portes de l'inconscient.
– Ils préfèrent la pleine conscience ?
– Ou des protocoles téléguidés, genre hypnose Ericksonienne ou clean language.
– Dis, mais pourquoi pas des séances plus courtes, juste 1 heure par exemple ?
– Ça obligerait à laisser le client partir un peu chamboulé souvent, en vrac parfois, et sans réponse apparente toujours.
– Et alors ?
– Alors ça c'est une autre histoire.
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