Il est en Yoga une respiration qui, dit-elle, « apaise des grandes soifs de la vie ». Sitali. Dans la position du lotus, il faut à chaque inspire, longue, profonde, aimer tirer la langue.
*
Jeux de rôle en séance. Je me glisse un instant dans sa peau. Elle frémit. Je lui souffle quelques mots crus : « Ùýïþæ!!! ... Ö¿ßø$© » Elle sourit. Elle sait que c'est bien peu à côté de la rage contenue au fond d'elle-même. Une rage qu'elle retient aussi là-bas, devant lui.
Mais rien n'y fait. Elle se dit choquée, me préfère poète et menace de ne jamais revenir.
« C'est à la fin du jour que la douleur, violente, lancinante, me tord l'estomac et le ventre. Je suis trop poreux, je crois, et je ne digère pas les peines et les maux que les clients déposent en moi. » Je dis le mal qui m'amène à cet étrange médecin, ni chinois ni chaman, qui consulte au fond de l'impasse de l'ogre. Il me rétorque : « Vos clients n'ont pas ce pouvoir. C'est vous seul qui, dans votre désir de les guérir, décidez de prendre leurs maux. » Puis, tout doucement, il masse le creux de ma nuque. Abandon d'un instant.
Et maintenant, en séance, j'aime voir surgir mon illusoire désir de guérir l'autre. Les jours sont plus doux et j'ai de moins en moins mal.
***