Les pieds au ciel, face contre face, j'ai bien pris soin de faire déranger les tables, ici et là, aux quatre coins de la salle. Nouvelle rencontre avec eux, entre chien et loup, dans ce doux désordre qui m'inspire. Sans plus attendre, je les invite à venir au cœur de la pièce. Et à former un premier cercle, puis un second. Deux cercles, l'un dans l'autre. Ça cafouille et ça chuchote. Chacun se retrouve maintenant face à face, à fleur de souffle. Silence d'un instant.
Je me glisse au cœur du premier cercle. Et je lance une question : « Pourquoi est-ce essentiel, pour moi, d'être là ce soir ? » Je me faufile pour regarder tomber la nuit. Et je les laisse se murmurer l'essentiel.
J'invite maintenant ceux du premier cercle à faire un pas vers la droite. Surprise, hésitations. Les duos de l'instant d'avant se défont. Nouvelle rencontre, regard dans le regard. Nouvelle question intime : « Comment vais-je prendre soin de moi, ce soir ? » L'un d'eux, déboussolé, m'interpelle : « Là ? Ce soir ? »
Je m'éloigne. Soudain la porte s'ouvre. Je viens à sa rencontre. Je l'invite à rejoindre un cercle ou l'autre, dans le dernier mouvement. Deux pas à droite cette fois. Pour l'amour de changer. Sa venue ajoute au cafouillage de l'instant. Et l'un d'eux se retrouve seul. Dernière question : « Qu'est-ce que j'entr'aperçois de toi qui me touche… et qui me parle de moi peut-être ? » Lui qui est seul m'invite à le rejoindre. Long silence. Expérience troublante.
Instant de partage, en grand cercle et à l'envi.
Je les invite maintenant à se séparer et se relier autrement : d'un côté les femmes et de l'autre les hommes. Deux cercles pour un long et singulier voyage. Un voyage avec quelques questions à l'écoute de la part opposée en soi : la part du masculin en chaque femme, la part du féminin en chaque homme. Et l'inverse ensuite. (*)
Dans le cercle des hommes, le temps nous a manqué. D'images en sensations, de souvenirs en secrets oubliés, nous n'avons partagé que la part du féminin en nous : « A quelle source ai-je puisé cette part en moi ? En quoi est-ce une ressource pour moi ? Et parfois une limite, peut-être ? »
Fin du voyage. Dans l'intimité, à la découverte d'un autre singulier, choisi à l'entour ou à l'envi, choisi pour la part manquante ou pour la part semblable en soi. Ou pour tout autre chose.
***
(*) C'est avec Anna, lors d'un atelier inédit pour le peuple coach, que j'ai aimé créer cette partie du voyage : Le coach, au féminin et au masculin.