Papier de soie plié sur le vélin de velours, ruban d'or entre les doigts de la marchande de livres, j'ai aimé m'offrir cet autre livre de Christian Bobin : Un assassin blanc comme neige.
C'est un livre sans histoires. Juste des instants d'âme, lumineux et éphémères. Des minutes vagabondes.
Un merle qui file entre le rosier de bois noir ; la pluie qui joue au clavecin ; une femme d'affaires qui se défait enfin du chic et du lisse ; un lièvre soûlé par le parfum de la menthe au paradis… "L'ivresse de goûter à une vie dont chaque instant est sans modèle."
Tour à tour, avec ravissement et mélancolie, Dieu, la mort assassine, Bach, Matisse, les saints se faufilent entre les lignes. Mais celui qui dialogue avec les anges nous prévient : "Je parle si souvent de Dieu qu'on va finir par croire que je le connais."
Un assassin blanc comme neige, Christian BOBIN, Gallimard, mai 2011.