29
OCT 11

Combat non violent

Quand dans son codir, du financier ou du DRH, une question fuse vers elle, inattendue, percutante, alors elle retombe en enfance, démunie. Parfois elle agresse, elle attaque, mais finalement elle se fait mal au fond d'elle, dans l'instant et après.
« Alors ?! » me demande-t-elle, une fois déchiffrés les tatouages secrets sur sa peau, une fois retrouvée la mémoire des blessures refoulées.
« Et alors !! » insiste-t-elle, impatiente.

Alors, pour elle, je transforme l'atelier en dôjô et l'épais tapis de laine en tatami.
Elle m'entourloupe encore un instant avec sa peur d'autrefois, mais moi je m'en fiche. Alors elle prend soin de mettre la grenouille bien à l'écart, là-bas près de l'orchidée royale. Et elle retire ses escarpins de satin. Et alors, à mains nus, à cor et à cri, elle aime inventer avec moi un combat ni violent ni sanglant.

Et alors elle jubile.

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