J'ai reçu il y a quelques semaines un courrier de Mathilde, une femme qui a été accompagnée en coaching professionnel. Et, en même temps, et en coulisses, s'est tissé avec son coach un lien d'attachement singulier. Le coaching fini, le contact s'est coupé, elle partage alors dans ses lignes sa souffrance et "l'impression d'abandon". Pour tenter de comprendre, elle m'interroge sur le cadre et les pratiques du peuple coach.
J'ai évoqué les jeux transférentiels qui se jouent de part et d'autre et qui, pour moi, sont aussi la matière du "coaching professionnel".
Je publie ici, avec son accord, la lettre de Mathilde. J'ai changé le prénom et des éléments de contexte.
Et vous, qu'auriez-vous envie de répondre ?
« J'ai terminé il y a quelques mois un coaching professionnel et je rencontre aujourd'hui des problèmes de dépendance vis-à-vis de mon ancien coach.
Il a eu les attitudes suivantes :
- lors de la première séance, il m'a dit que j'étais jolie,
- il m'a ensuite et à deux reprises demandé de l'aider dans un dossier délicat pour sa famille (et pour lequel je suis spécialiste),
- après les séances, il m'a invitée plusieurs fois à manger avec lui et nous discutions de choses personnelles,
- il me disait qu'on était amis, etc.
Aujourd'hui, il répond de moins à moins aux contacts que j'essaie de maintenir avec lui. Et je suis dans une vraie souffrance psychologique.
Son comportement est-il vraiment celui que devrait avoir un coach professionnel ? A-t-il franchi des limites ?
Je ne souhaite pas lui créer d'ennuis mais j'aimerais comprendre ce qui s'est passé pour sortir de l'angoisse et de la souffrance dans laquelle je suis depuis que j'ai l'impression qu'il m'a abandonnée.
Merci pour votre réponse. »
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