L'intime et l'insoutenable, la violence ordinaire et de l'enfance, les blessures secrètes et la fabrique de la folie… Quand Delphine de Vigan plonge sa plume dans l'encre noire de son histoire, c'est captivant et bouleversant ; de la première à la dernière page, et au-delà.
Autopsy des liens familiaux, des fines traces et des ombres de jadis, de leurs effets secondaires et en sourdine, longtemps après et tout autour.
Extrait :
« Parmi les photos de Lucile que nous avons retrouvées chez elle, sur une planche contact en noir et blanc, j'ai repéré cette toute petite image de ma mère, prise à la table familiale de Versailles ou de Pierremont. […] Lucile y apparaît de profil, elle porte un pull à col roulé noir, tient une cigarette dans la main gauche, elle semble regarder quelqu'un ou quelque chose, mais probablement ne regarde rien, son sourire est d'une douceur obscure.
Le noir de Lucile est comme celui du peintre Pierre Soulages. Le noir de Lucile est un Outrenoir, dont la réverbération, les reflets intenses, la lumière mystérieuse, désignent un ailleurs. »
Rien ne s'oppose à la nuit. Delphine de Vigan. Editions JC Lattès
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