22
DéC 13

Une femme tue son psy

Après "l'espace analytique en coaching", une nouvelle journée avec Jean Marie von Kaenel, psychanalyste et écrivain, ami et voisin. Ce sera le vendredi 28 mars à l'Atelier des Jardiniers : Contre-transfert & Interprétations
Et pour préparer cet atelier-là, Eva et moi on aime bien partager avec Jean-Marie des livres qu'on aime. Oh ! pas des ouvrages théoriques ou cliniques mais des romans délicieux. Ainsi le premier roman de Julia Deck paru l'été d'avant aux éditions de Minuit : VIVIANE ELISABETH FAUVILLE.
Quand une patiente assassine son psychanalyste ! Coup de folie passager ? Vengeance ? Étape ultime du transfert ? Pas si simple !

 

Extrait : 
« Vous êtes Viviane Elisabeth Fauville, épouse Hermant. Vous avez quarante-deux ans et, le 23 août, vous avez donné naissance à votre premier enfant, qui restera sans doute l’unique. Vous êtes responsable de la communication des Bétons Biron []

Votre mari, Julien Antoine Hermant, ingénieur des Ponts et Chaussées, est né il y a quarante-trois ans à Nevers. Le 30 septembre, il a mis fin à deux ans d’horreur conjugale. Il a dit Viviane, rentré à pas d’heure de son soi-disant bureau d’études, Viviane je te quitte, il n’y a pas d’autre solution, de toute façon tu sais que je te trompe et que ce n’est même pas par amour mais par désespoir []

Vous avez déménagé le 15 octobre, trouvé une nourrice, prolongé votre congé maternité pour raison de santé et, le lundi 16 novembre, c’est-à-dire hier, vous avez tué votre psychanalyste. Vous ne l’avez pas tué symboliquement, ainsi qu’on en vient parfois à tuer le père. Vous l’avez tué avec un couteau de marque Henckels Zwilling, gamme Twin Profestion, modèle Santoku. « Le tranchant de la lame, d’une géométrie unique, offre une stabilité optimale et permet une coupe aisée », précisait la brochure que vous étudiiez aux Galeries Lafyette tandis que votre mère sortait son chéquier. »

Viviane Elisabeth Fauville - Julia Deck - 2012 - Les éditions de Minuit

Mais pas besoin de lire ce roman-là pour venir à l'atelier : venez comme vous êtes, avec vos désirs et vos défenses.
Et sur le blog d'Eva, un texte inédit de Jean Marie von Kaenel : A
u risque de l'interprétation
 

***