Timehop, cette mini appli qui fait des sauts dans le passé, qui fourrage au fil de mes posts, a fait resurgir une histoire de coaching avec un manager genre "médecin des forêts". Cette histoire parle de shinrin-yoku (le terme japonais pour les balades et les "bains de forêt") et de groupes Balint avec des compagnons forestiers : De l'analyse en groupe.
Et comme cette note de blog est écrite sur un mode poétique ou un conte au pays du management (mais c'est vraiment pas un fake !), j'ai tendance à la cacher pour ne pas trop casser mon image. Et puis aussi, la tête de ce manager-là était mise à prix par une organisation syndicale, au début et tout au long de l'accompagnement.
Mais c'est trop dommage je me dis aujourd'hui, alors je l'ai partagée avec un de ceux qui dirigent cette organisation et que j'accompagne au long cours et sur le mode de la frugalité joyeuse !
Voici son témoignage sensible aussi et en écho. Au naturel.
Bonjour André,
Je me retrouve bien dans mon expérience personnelle de manager de personnes passionnées et parfois même "habitées" par leur passion qui est souvent celle de leur vie, leur engagement
Les outils classiques de management ne marchent pas de manière optimale et sont souvent perçus au mieux comme des anti-douleurs qui ne prennent pas en compte la cause du mal...
Pour de nombreux personnels chez nous, sur le terrain, il faut en effet revenir au terrain et laisser l'imprégnation du milieu faire son effet
C'est un peu ce que je "m'astreint" à faire (c'est en fait mon plaisir), c'est à dire aller passer au moins une journée sur le terrain, sur leur terrain et redevenir un homme de terrain parmi les autres..
C'est un peu comme un explorateur des fonds marins, difficile de communiquer avec des plongeurs si vous n'avez pas les codes...
Ma pratique me prouve que c'est le bon chemin, déplacer physiquement le débat et le remettre sur le terrain de ceux à qui vous vous adressez ; c'est toujours la même chose, ils saluent le directeur en début de matinée et disent au revoir plus au collègue en fin de journée..
C'est peut-être un peu présomptueux de ma part mais c'est quelque chose que je ressens physiquement, une sorte de détente dans les relations après 3 heures passées en forêt à discuter de manière libre...
Il faut aussi qu'il n'y ait pas de "professionnels de l'invective", très peu nombreux mais toujours susceptibles de casser quelque chose de positif ("par définition rien de positif ne peut se passer avec la direction...").
Et donc en conclusion, je pense que vous êtes dans le vrai, du moins dans ce que je connais : laisser parler, laisser remonter la personnalité réelle des gens, le "pourquoi" ils sont là.. on apprend beaucoup et en plus, je suis un peu comme eux..
A bientôt
Et on a poursuivi un instant le fil de l'échange :
"L'image des plongeurs n'était pas innocente : quand je suis en forêt, et notamment dans des grands massifs comme on les trouve dans l'Est de la France, on est un peu comme un plongeur sous-marin, on change de repère, on perd ceux habituellement utilisés dans notre vie quotidienne (une fome "d'imprégnation comme dans le film le grand bleu) : certains trouvent cela très angoissant, j'ai toujours trouvé cette sensation au contraire apaisante, voire jouissive..."
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