Il parait que, sur le chemin de la vie, la dynamique de la femme est d'aller de l'intériorité vers le monde. Et que les hommes vivent plutôt l'expérience inverse : ils cheminent du "grand monde" vers l'intime, vers l'essence de l'être.
C'est ce mouvement que j'aime expérimenter à travers l'écriture.
Après Dans l'intimité du coaching, quelques lignes plus intimistes.
- Vous aimez aller au cinéma ?
Question étonnante pour une psy ! L'instant d'avant, elle m'a proposé un jeu inédit : « A quoi je dis Non ? » puis « A quoi je dis Oui ? ». Elle n'attend pas ma réponse ici, comme si elle cherchait ailleurs :
- Quels films aimez-vous aller voir ?
Alors, dans l'instant, surgit une multitude de souvenirs et d'images. Et je cite pêle mêle :
- Sur la route de Madison. Two lovers. Les noces rebelles…
Et j'ajoute :
- Ce sont des histoires qui parlent de la passion contre la raison !
Je n'avais pas encore fait le lien entre ces histoires qui me bouleversent. Des films qui suscitent des débats animés avec la compagne de ma vie. Pour elle, ces histoires d'amour finissent toujours mal ! Et la passion fait souffrir, inutilement. Alors elle préfère m'initier à la sérénité.
- La passion rime avec souffrance !
Consonance des âmes avec celle qui m'accompagne ici. Elle poursuit :
- Cet amour-là rime avec le désir de possession, le besoin d'avoir. Insatiable ! C'est ce moteur qui vous épuise et vous fait mal aujourd'hui.
- J'aime pourtant aimer passionnément.
- Vous aimez être aimé passionnément !
Je souris au souvenir d'un jeu d'enfant et j'ajoute :
- A la folie. Pas du tout !
Je prends alors conscience que, dans ce jeu, rien ne sépare la folie de pas du tout. Dans ce jeu comme dans mes relations passées : désir de fusion puis abandon douloureux. Un scénario que j'ai quitté mais que je joue maintenant avec moi-même, entre rêve et mélancolie, entre passion et tristesse.
- Mais j'aurais peur de m'ennuyer dans une vie sans passions.
- Vous feriez l'expérience de ne rien avoir et ainsi de tout avoir ! L'expérience d'être, simplement.
- Je perdrais alors ce qui m'anime.
- Il n'y a rien à perdre car rien à posséder. Juste accueillir, recevoir…
Profond silence. Mon mental cesse de s'agiter. Regard dans le regard. Légèreté de l'instant. J'ai alors la sensation que ce je vis ici avec elle, maintenant, est l'expérience dont elle parle. Ici et ailleurs, de plus en plus souvent…