Vous vous mordez les lèvres et, un peu crispée, gênée, les jambes croisées, serrées, vous vous tortillez sur le bord du fauteuil. Discrètement, depuis un long moment maintenant. C'est l'effet du thé sans doute. Ce thé blanc dont vous avez savouré une, deux, trois tasses.
Alors, l'instant d'avant, je vous ai suggéré une pause, un « biobreak ». La formule me vient d'une princesse qui aime les thés rares et le Saint-Julien. Vous m'avez répondu par un silence et un regard sombre.
Je me sens démuni avec vous. Coincé aussi. Vous êtes psy, vous retournez sur les bancs de l'école - l'école du coaching - et vous me demandez de vous superviser. Depuis deux séances déjà.
À présent vous sautillez de plus bel. De toute façon, il est temps de clore. Vous vous levez et je crois bon de vous indiquer les toilettes, « au cas où… » Encore ce regard noir qui me glace. Et puis ces mots comme une sentence : « On ne partage jamais avec nos patients ni le thé ni les toilettes ! »
Et vous n'êtes jamais revenue.