Ainsi, les demandes sont d'une nature nouvelle ; derrière les enjeux professionnels, émergent les "pressions existentielles" qui mobilisent ou angoissent les humains : la finitude, la quête de sens, l'imperfection...
Par exemple pour Fabrice, cadre dirigeant dans un établissement financier : "Il me reste dix ans de vie professionnelle, comment rendre belles ces prochaines années ?"
Nicolas, associé d'un cabinet conseil : "Je tourne en rond dans un métier que je n'ai finalement pas choisi. J'ai oublié mes rêves... Comment retrouver le désir créateur ?"
Je me sens parfois démuni devant ces questions qui me renvoient à mon cheminement personnel. Mais mes réponses et mes outils de coach sont ici inopérants ! Ouvrir un espace pour formuler ces questions, explorer ensemble les tentatives de réponse dans le champ professionnel, c'est déjà avancer...
Autre changement : la relation aux émotions. La femme les accueille et les nomme ; nous suivons alors la piste qui s'ouvre derrière chaque émotion.
Avec les hommes, je me découvre plus embarrassé, comme empêché devant une émotion. Et je me surprends à interrompre un silence, vouloir agir quand la tristesse émerge. Cela me renvoie, peut-être en miroir, à ma vulnérabilité que je reconnais depuis peu ? Une belle question pour ma prochaine supervision ! Ou vous-même, qu'en pensez-vous ?
L'illusion de perfection et de toute-puissance est au coeur des coaching du moment :
Raynald, directeur d'un centre de profit dans les télécoms : "Ma filiale a enregistré une croissance à deux chiffres pendant quatre ans. Et cette année, je recule... Et je me surprends à douter de moi, perdre confiance..."
Ou encore Xavier : "Le management par objectif et par projet, nous plonge dans l'illusion de maîtrise... et aussi dans une angoisse de performance de plus en plus insupportable. Comment sortir de cette spirale avec mon équipe ?"
J'accompagne Xavier et son comité de direction pour "inventer un mode de management davantage tourné vers l'humain".
J'interviens ici en duo avec Florence : l'alliance du féminin et du masculin est précieuse pour éviter de trop plonger dans le goût du défi que l'équipe réveille en moi. Une pression, en reflet des injonctions du siège, qui finalement génère de l'impuissance.
Florence sollicite alors "l'intelligence émotionnelle" de chacun, nomme des besoins informulés : être reconnu dans le groupe, exister, prendre du temps, prendre soin de soi pour pouvoir accompagner ses collaborateurs...
Mes clients changent et je devine que ce changement parle d'une nouvelle étape dans ma relation au monde et aux autres…