Sur le chemin du retour, l'envie me vient de lui parler du parfum de soi. Note de cœur, unique, au creux de la peau. Les alchimistes désespèrent d'en découvrir le secret. Les tueurs en série aussi. Elle me confie que ce parfum-là a sur elle les effets d'un doudou. Présent à jamais. Infiniment.
*
Tout doucement, elle prend le temps de marcher à la rencontre du manque au fond d'elle-même. Triste et ultime rendez-vous avec l'impossible désir de fusion. Elle prend peur un instant, juste avant d'entrer dans l'impasse où il habite. Puis elle se rend enfin, elle s'abandonne. C'est alors qu'elle le rencontre, vraiment. Dans son désir à lui, tout aussi impossible.
Et maintenant elle plonge avec lui dans la bouche du métro, la dernière fois sans doute. Le chagrin a dessiné un tatouage éphémère sur l'envers de sa peau.
***