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JUI 09
Dans quelques heures, je quitte ma maison et mon jardin, l'âme libre et le cœur léger. Disponible à la vacance.
C'est la première fois, je crois.
L'âme libre des attaches d'une histoire ancienne qu'au fil des derniers mois, patiemment, j'ai pris le temps de dénouer.
Je comprends aujourd'hui combien plonger dans les abysses valait la peine !
J'ai dans ma bibliothèque un livre ancien dont les pages parcheminées n'ont jamais été séparées. Une partie du récit se devine entre les pages, mais pour lire toute l'histoire il faut oser découper une à une les feuilles attachées. Les histoires qui nous forgent sont peut-être comme ces vieux livres dont il faut séparer les pages pour comprendre le sens.
Je pars aussi le cœur léger car, dans le même temps, des relations auxquelles j'aimais passionnément m'accrocher se sont arrêtées. D'un coup d'un seul. Sans comprendre pourquoi. Ultime répétition ? Je sais que ma compagnie est à la fois rugueuse et douce, dans une juste distance mais parfois aussi engloutissante !
Une fois passée la morsure de la séparation, la blessure de l'absence, je crois percevoir aujourd'hui ce qui m'attachait : chercher en l'autre ce que je m'interdis de trouver en moi. Il en est de même peut-être pour l'autre qui s'est retrouvé…
Le cœur léger aussi, car ceux que j'ai aimé rencontrer dans mon métier ces derniers jours, selon une pratique que j'avais oubliée - mise en concurrence casting - ceux qui ici ont éveillé un instant mon envie d'être choisi, ces clients-là ont fait leur choix avant de partir en vacances !
Au jardin, j'ai posé à l'ombre les fleurs en pot. Et j'ai laissé ouverte la porte qui donne sur la forêt pour laisser entrer cette biche rencontrée au printemps.
Belles et douces journées d'été à vous. Et au plaisir de nouveaux échanges à la rentrée.