27
MAR 22

Par chèque ou en espèces

« Mais ils savent bien que ça finit toujours dans votre poche. »
C'est mon contrôleur qui me disait ça l'autre jour. Je ne parle jamais de lui par ici mais plutôt de ma psy. Tellement que, des fois, les gens m'écrivent en privé pour me dire qu'il faudrait vraiment que j'arrête avec elle, avec le divan, avec Freud, etc. Comme s'ils croyaient savoir pour moi de quoi il en retourne. Ça leur évite de penser à eux sans doute. 

 

11
MAR 22

Des trous dans la parole

Maintenant, quand j'écris mes rêves, j'ai toutes sortes de pensées, de tabous et d'analogies qui me viennent en même temps que l'histoire du rêve. Ça ouvre alors plein de pistes sur l'impensable.

Tout ça est nouveau. Avant j'attendais d'être allongé sur le divan pour mener mon enquête. Comme si quelque chose s'était décoincé. Une sorte de liberté de penser des trucs bien tordus, baroques, sans le détour par un autre.

– Alors pourquoi je vous raconterai mes rêves à présent ? j'ai dit à ma psy.

05
MAR 22

Vous l'avez bien cherché !

La supervision c'est tout un chantier, toujours complexe, en continu, un travail d'enquête bien délicat je trouve. Parce qu'au bout de chaque impasse dans laquelle on se glisse, on se coince et on se débat avec ceux qu'on accompagne, ce que l'on finit par découvrir – quand on prend le temps de parler de tout ça à un tiers –, c'est toujours un ou deux détails de soi que l'on sait bien au fond mais qu'on se cache à soi-même.

Je crée ici une nouvelle rubrique, genre newsletter, où je proposerai des « morceaux » de supervision. Oui, des fragments de séances de contrôle (pour mon métier d'analyste), de supervision (le travail auprès des coachs), des séquences de travail en groupe pour le master coaching à Paris 2 – du côté de l'inconscient toujours, en particulier les jeux de transfert–, et puis ce qui me viendra au fil de l'eau...

14
FéV 22

Le temps qu'il reste

– Oui, terminez votre phrase !

C'est ma psy qui m'a dit ça comme ça, l'autre soir. Ça m'a bien accroché cette manière de dire qui est aussi une manière de faire. Parce que je ne peux pas m'empêcher de regarder comment elle s'y prend avec moi.

Là, c'était encore au téléphone, tout ça parce qu'elle est bien vaccinée mais elle a toujours peur du virus visiblement. Elle ne peut plus me voir – enfin elle ne veut plus – et moi non plus je ne la vois pas. Alors, pendant les séances, je peux faire des trucs que je ne peux pas du tout faire sur son divan. Me préparer une tisane BIO Relax par exemple.

01
FéV 22

Accompagner, être accompagné

Je ne sais pas pour vous, mais je réalise que depuis le tout début de ma pratique d'accompagnement – que ce soit en conseil, formation ou coaching et jusqu'à aujourd'hui, en psychanalyse – je me suis engagé dans un travail de supervision en continu. Oui, en groupe ou en individuel, parfois les deux, avec l'accent mis d'emblée sur le corps, la relation, le contact (gestalt), ou sur la dynamique du groupe (psychodrame), ou encore avec un cadre de référence plus analytique (analyse des jeux de transfert, contrôle).
Et c'est comme ça, en me confrontant en continu à un tiers choisi et sur des situations réelles, sensibles, indécidables, que j'ai vraiment appris mon métier au fond. Et
 que je continue. Avec un enjeu essentiel alors, enfin un enjeu minimum : Primum non nocere. Comme les médecins.

Parce que choisir un métier du lien c'est toujours se débattre – intimement, chroniquement – avec des histoires d'emprise, d'abandon, de rejet, de pouvoir, de pulsionnalité... Et cela sous le signe des répétitions familières mais inconscientes. Oui, en séance et avec chaque client.

15
JAN 22

C'est trop mental

Des fois, dans le lieu où je reçois, j'aime bien m'arrêter un instant sur un détail, un objet. Ça me semble d'abord complètement étranger à mon monde mais, de fil en aiguille, je vois bien que ça m'est très proche. Une sorte d'arrière-monde.

Là, par exemple, plein de figures de lutte japonaise, le Sumo. C'est du combat mais ça me fait penser au Kamasutra aussi. Parce que quand les hommes se battent c'est homo-érotique aussi mine de rien. L'un n'empêche pas l'autre, au contraire. La bagarre est un alibi pour se rapprocher, se sentir, se toucher...

06
DéC 21

Là où s'entremêlent l'histoire et le métier

Les émissions en podcast pour moi, c'est tout un monde. Oui, ça me vient de l'adolescence  et sans doute de bien avant  même si à l'époque c'était pas du tout en réécoute à l'infini et sans vraiment de casque audio. J'avais bricolé un autoradio pour l'installer tout à côté de mon polochon, en stéréo quand même, et alors j'aimais beaucoup écouter Allô Macha, des dialogues intimistes et nocturnes avec quelques auditeurs choisis. Des gens « sans-sommeil » qui, de minuit à 2 h du mat', tentaient de confier à Macha Béranger un peu de leur mal de vivre et de leurs joies.

Il y avait aussi un aristo romantique, Gonzague Saint Bris, avec Ligne ouverte.  Entre scandales et confidences, au cœur de la nuit, avec des cambrioleurs en direct, des fouilleurs de poubelles, des maniaques du nœud papillon, etc. 

22
OCT 21

ECOSYSTEMIX

Écrire c'est tout un monde, une forme vivante et créatrice de notre espèce « fabulatrice ». Oui, pour nous raconter des histoires, nous penser, nous remettre en jeu...
Et si, à deux c'est encore mieux, alors imaginez quand c'est à trois, quatre et davantage ! Plus déroutant encore, confrontant, imprévisible, rhapsodique aussi...

Et donc, on a plongé en petit groupe dans cette expérience-là, pendant plusieurs mois et sur des questions insolubles : pourquoi on se détruit ou on se blockchain ? Pourquoi on préfère le chacun pour soi ou bien on fait bloc ? Comment on se met dans une bulle ou on se laisse capter ? etc

12
SEP 21

Un pull pour l'hiver

Sortie métro Cambronne. La jeune femme était juste devant moi avec, dans son sac, deux longues aiguilles à tricoter plantées dans son ouvrage du moment. Un pull mohair pour l'hiver visiblement. J'ai un peu flippé quand même. Oui, à cause des deux pointes vers le haut. Elle aurait pu les protéger d'un bouchon de liège. Et je l'ai imaginée un instant plus ou moins meurtrière. Mais c'était projectif bien sûr. On a tous cette envie-là inavouable de piquer la chair. Enfin, plus ou moins sans doute.
 
Il faut dire aussi que, là, j'allais sur le divan. Et dans ces moments-là, il y a pas mal de choses qui tout d'un coup s'agitent. Oui, je m'accroche à des trucs au-dehors qui en disent long sur ce qui sourde au-dedans.
 
25
AOU 21

Suggestions de rotation

Google Photos synchronise, sauvegarde, je ne sais où dans un coin du cloud comme on dit maintenant, les photos de mon mobile et puis après ça il les examine, il les décortique. Sauf que des fois, il ne comprend pas trop le sens des choses. Oui, il y a pas mal de situations ou d'objets que j'ai voulu attraper à partir d'un angle particulier.

Et aussi des clichés de toi, dans des positions plutôt inhabituelles pour le commun. Ou tout simplement un greffier qui fait la sieste au soleil, les pattes en l'air. Le lapin blanc fait ça aussi, plus ou moins.

19
AOU 21

RESET ?!

Par les temps qui courent, c'est vraiment peu de le dire, le monde et toute la vie qui va avec – la vie en soi, la vie intime – sont mis à mal et sens dessus dessous. Bien chaotiques toujours. Et tout ça, sans forcément de perspectives d'un monde « meilleur ».

Alors, nous faut-il développer de nouvelles affinités avec le chaos et l'indécidable ? Trouver des sortes de refuge ou des échappatoires ? Ou bien faire une sorte de « reset » au fond ?

12
AVR 21

Une folle envie de chocolat

Peinture, papier de verre, tiges filetées, etc, je venais de faire pas mal d'emplettes chez Bricoman. C'est pour un volet en bois qui a fini par s'effondrer et  ça n'a pas trop de rapport – mais j'ai eu soudain une envie folle de chocolat noir.
Oui, c'est fou parce que je n'arrive pas à comprendre ma fixation sur cette substance-là et ce côté irrépressible. Comme une addiction depuis quelques temps. Trois ou quatre carrés après chaque repas. Un naturopathe m'a proposé d'essayer le chocolat pur. C'est sans sucre, m'a-t-il dit, et on en trouve dans les magasins bio ou vegan.

05
MAR 21

Il n'y avait pourtant pas d'odeurs

« À un moment donné, j'ai rejoint une équipe sans histoire. Je veux dire qu'on n'avait pas de liens entre nous, on ne se connaissait pas d'avant. C'était en plein confinement, on avait juste Zoom pour travailler ensemble. Et donc, il y avait une femme avec une voix très rauque. J'ai aussitôt pensé à une fumeuse. De longue date sans doute. Même si, bien sûr, il n'y avait pas les odeurs à distance. » 

C'était l'autre jour, dans « Les dossiers de l'écran », un atelier intimiste et en libre parole pour déplier les histoires qu'on se raconte dans le travail sans contact, à distance. Je ne sais pas ce que ça renvoyait cet univers du fumeur pour celle qui parlait ici. Ce n'était pas utile de savoir, c'était déjà beaucoup de mettre au jour ce genre de projections. Et puis elle a continué.