« Comme vous semblez aimer les impasses ! Toujours coincé dans une voie à une seule issue. Comme dans le ventre maternel !? Je vous superviserais bien sur ce sujet… si vous en aviez la demande. »
Celle qui m'écrit ces lignes n'est pas une sage-femme qui voudrait me sortir de « la matrice ». C'est une coach que j'aime accompagner en supervision.
Elle est habillée tout en noir, de la pointe de ses pieds, chaussés d'escarpins, jusqu'à ses longs cheveux qu'elle a noués d'un ruban de velours. Elle s'est assise sur le divan. Elle ne sait pas que l'immense coussin blanc, dans son dos, lui dessine les ailes d'un papillon. Création éphémère.
Avec son côté « sportif » parfois, le coaching nourrit dans l'imaginaire des clients et aussi du peuple coach, le mythe de toute-puissance.
Est-ce pour cela alors que nous préférons aller aux antipodes et parler de « relation d'aide » ?
Trois minutes d'un débat sportif avec Stéphane, comme un cheminement, un éclairage, une aide ;-)
Voici en en primeur les prémisses d'une création particulière pour la collection printemps-été 2010.
Une contribution à une nouvelle œuvre collective entre coachs et thérapeutes. Un écrit que j'ai envie d'intituler : Qu'y a-t-il au fond des yeux d'un superviseur ? Supervision ou super–pulsion !
Psychanalyse des passions dans l'entreprise. C'est le titre du livre de Roland Brunner paru l'été dernier aux éditions Eyrolles. L'auteur est psychanalyste et coach. Sa vision est singulière, polémique et décapante. La quatrième de couverture donne le ton : Faut-il être masochiste pour travailler dans l'entreprise ?
Certains chapitres aussi : Violence et passion. Le sexe des anges. La mort aux trousses. Les damnés du travail. La nef des fous…
J'avais le projet d'en terminer la lecture (passionnée !) pour vous inviter à le lire. Mais je savoure tellement chaque chapitre – de courtes chroniques, qui conjuguent éclairages psy et questions/réponses, sur les pulsions mortifères et besoins d'amour, addictions et jeux pervers qui se trament dans les coulisses des organisations – que le temps passe. Alors, sans plus attendre, je choisi ici un extrait et vous recommande de plonger dans cet ouvrage.
Déconseillé aux âmes sensibles. Incontournable pour celui qui pense qu'en se changeant soi-même « il est possible de changer son rapport à l'autre, au groupe et par là même qu'il est possible de changer un coin de société. »
C'est au jardin et à l'encre blanche que je vous écris mes vœux pour cette nouvelle année.
Nantes. Une chanson de Renan LUCE qui me rappelle une rencontre, un coaching – Qu'y a-t-il dans le sac d'une femme ? – et me donne l'envie d'écrire des fragments d'instant, des histoires de vie, comme des chansons !
L'esprit, les objectifs, les modalités pratiques et le calendrier 2010 pour cet espace ressource que j'aime animer une fois par mois depuis cinq années.
Réservé aux coachs qui aiment se développer en groupe de pairs, cultiver leur singularité et pratiquer ce métier comme un art ;-)
Entre plaisir et nostalgie, ultime séance avec la femme au ruban dans les cheveux. Saveur singulière de l'année qui prend fin.
Je l'entends courir entre les tâches de neige dans la cour pavée.
Son envie aujourd'hui ? Renoncer à la morsure du manque. Inventer alors un jeu à deux, ni tête à tête ni corps à corps. Un combat non symbolique et non sanglant. Et découvrir l'empreinte de la tendresse.
Écrire un texto est parfois aussi poétique que poser quelques lignes sur les pages d'un Moleskine.
Fragments intimes de sms…
Elle parle soudain des moments où elle aime peindre. Ces instants où le besoin irrépressible de créer la prend. « C'est comme une pulsion, dit-elle. Une pulsion animale, un élan qui vient de loin. » Elle s'arrête, m'observe un instant. A-t-elle deviné ma surprise et mon trouble ? Elle nomme ici ce que je vis parfois quand j'écris, quand je laisse ma main vagabonder sur le coin d'une feuille.
Aujourd'hui, la femme aux yeux de chat me parle tout à la fois de sa lassitude et de son désir. Elle se fatigue elle-même de « vouloir toujours maîtriser les autres, de chercher à dominer les hommes ». Elle a envie d'expérimenter l'opposé. De faire l'expérience de tout le contraire, ne serait-ce qu'une fois, ici, avec moi. Avec moi qui, dit-elle, aime « jouer et danser avec les contraires ! ».
« Ça, c'est l'une des formes du transfert » tente-t-il d'expliquer. Long silence. Alors il croit bon d'ajouter : « Et vous me payez pour gérer ça : pour ne pas tomber amoureux de vous ! » Elle se met en colère. Il essaie autre chose : « C'est peut-être de votre désir dont vous avez peur ? » Il entend ses sanglots. Alors, plutôt que continuer là maintenant, avec lui, il l'invite à chercher de quelle part d'elle-même elle est tombée amoureuse. Et de choisir de revenir ou pas.
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