30
JAN 08

Le coach vu de l'intérieur

C'est le titre du communiqué rédigé avec notre attaché de presse pour l'ouvrage "Dans l'intimité du coaching" qui parait aujourd'hui en librairie, dans les FNAC
Alors que j'aime accompagner les coachs pour trouver leur singularité, j'étais bien démuni quand Sabine Arman m'a questionné : "Et quelle est l'originalité de votre ouvrage ?"
Elle est, je crois, dans
l'immersion au coeur de chaque expérience, sans masque et sans l'illusion rassurante des outils.
Voici le
texte diffusé aux journalistes.
Je souhaite que ces récits de coaching vous mènent sur des chemins créatifs et singuliers…

24
JAN 08

Le superviseur et le consultant


« Quoiqu'on en dise, modifier l'ordre des éléments d'un système
peut suffire à en changer la perception de façon notable.
»
François BALTA


Avec le livre qui parait dans quelques jours, j'ai aussi découvert le plaisir de remercier ceux qui sont à l'origine de cet ouvrage intimiste.
Ce plaisir se tourne d'abord vers les clients qui ont inspiré ces histoires et que j'ai tant aimé rencontrer sur ma route.
Je remercie aussi dans ces premières pages ceux qui m'ont initié à l'art d'accompagner, au-delà des outils et des modèles.
François BALTA, thérapeute familial, est le premier qui m'a fait découvrir à la fois la systémique, la supervision, l'art de la relation... Et aussi le plaisir d'écrire !
J'ai retrouvé mon tout premier article, co-écrit avec François. C'était pour "Générations", la Revue Française de Thérapie Familiale.
Cet article a plus de 7 ans, j'étais alors dans le monde du conseil et de l'expertise, et en même temps, je perçois ici les prémisses de ce qui m'anime aujourd'hui en coaching :
apprendre à désapprendre à chaque instant, lâcher mes rigidités, oser dévoiler et utiliser mes zones ombragées, co-créer avec chaque client...
Voici un extrait de cet article.

15
JAN 08

Yalom, un conteur au coeur de l'être et de la relation

Le bourreau de l'amour, Et Nietzsche a pleuré, Mensonges sur le divan... Chaque roman d'Irvin D. YALOM me bouleverse, me questionne et me ressource dans ma pratique.
Ce thérapeute et romancier nous bouleverse car il se dévoile sans détours, il nomme ses failles, ses peurs et ses désirs, il nous raconte comment il chemine avec chaque client au cœur des pressions existentielles : la liberté, la solitude, la peur de la mort, la quête de sens...
Yalom est venu en France cet automne. Le magazine Psychologies lui a consacré un bel article dans son numéro de décembre. L'événement réunissait ses lecteurs, des philosophes, des psychanalyses et aussi des thérapeutes gestaltistes car la gestalt prend ses sources dans la philosophie existentielle.
Yalom anime chaque conférence comme il écrit ses romans, comme un conteur. Plonger au cœur de séances réelles est sa manière de montrer que "le
cœur" de la thérapie c'est la relation entre le client et son thérapeute.
Yalom est une source d'inspiration vivifiante pour les coachs qui aiment aussi aller par-delà les outils, co-créer avec chaque client...

La conférence a été enregistrée. En voici un extrait que je mets en forme ici. C'est une séance en écho à « Comment les questions existentielles arrivent-elles au cours d'une thérapie ? Et comment vous travaillez avec ces questions pour faire progresser le patient ? ».
Yalom chemine ici avec un autre thérapeute, mais il ne parle ni de cadre de référence, ni d'outils ! Il partage simplement à parité avec son confrère sur le besoin de fusion, son désir pour une cliente, l'angoisse de la mort, le "job d'un parent" face à cette angoisse...
Il apporte aussi des éclairages sur son travail dans l'ici et maintenant, sur l'expérimentation et comment, pour devenir thérapeute (ou coach !), "il faut vraiment que nous allions écouter ces chiens sauvages qui hurlent dans notre cave".

07
JAN 08

Changement naturel

J'ai échangé ici sur les GAPs comme source d'innovation pour les coachs.
Et j'ai partagé ici aussi les apports étonnants de ce "cocktail" pour les professionnels de santé sur des enjeux sensibles et douloureux : les plaintes des familles de patients âgés contre le corps médical, impuissant face à l'inéluctable : la vieillesse, la finitude…
Après l'interview d'un "binôme médecin et cadre soignant", notre projet d'article
pour la revue Gestions Hospitalières s'enrichit de l'expérience de la Directrice Médicale de l'hôpital.
Laurence LUQUEL nous apporte ici son regard sur les coulisses et les prémices du changement.
C'est comme si, en matière de changement humain, la "médecine traditionnelle" (diagnostic, prescription…) pouvait s'enrichir aussi d'approches naturelles : l'émergence, la co-création…

31
DéC 07

L'instinct du coach

- N'hésitez pas à choisir la place qui vous va bien. Je reviens avec du thé...
La jeune femme semble hésiter un instant, comme si mon invitation suspendait un mouvement.
Elle me regarde, hésite encore, puis pose son manteau et s'installe dans le fauteuil près de la fenêtre :
- Instinctivement, ma place est plutôt là !

Angéla est coach et j'ai envie de faire écho à son premier mot : "Instinctivement" ; veut-elle parler ici de son intuition ?

17
DéC 07

Et quelle sera votre rémunération ?

A cette question inédite, à cet instant, je sens que quelque chose me dépasse dans cette rencontre.

Maela est arrivée il y a une trentaine de minutes, à 15 heures précises. Elle a la beauté des femmes des peintures de Gauguin, dans les îles de l'autre côté du monde… En entrant, ses premiers mots étaient :
- J'ai un problème avec le temps, mais aujourd'hui j'ai réussi à ne pas être en retard !
A cet instant, plutôt qu'observer comment Maela prend sa place, installer du creux dans la relation, je partage l'image qui surgit soudain :
- Peut-être que la femme qui voulait être en retard laisse la place à celle qui est présente maintenant.
- J'étais simplement impatiente de vous rencontrer !
Je comprendrai plus tard le sens de cette image étrange qui invite à moins de passé et plus de présent…

 

12
DéC 07

Dans l'intimité du coaching

J'ai beaucoup de plaisir à partager en primeur, ici, la "quatrième de couverture" du livre qui paraîtra fin janvier chez Démos : "Dans l'intimité du coaching".
Ces quelques lignes me sont venues une fois le voyage terminé, comme dans un coaching le sens n'émerge parfois qu'à la fin du parcours.
Merci aux amis qui m'ont encouragé et aux
internautes qui m'ont offert leur retour au fil des escales d'un premier voyage publié sur le site de Médiat-Coaching : "Voyage au pays du changement" avec Xavier Lacaze, spécialiste RH et coach à la SNCF.
J'ai maintenant envie d'écrire un autre livre pour aller plus au cœur de ce métier cet art qui permet de créer à deux et plus…

« De la première rencontre entre le client et son coach, souvent bousculante, jusqu'à la clôture du coaching, parfois délicate, en passant par les séances cruciales, ce livre nous plonge au cœur de deux "métiers impossibles" : diriger et accompagner dans le changement.
Impossibles car ces métiers sont garantis "d'emblée d'un succès insuffisant" et confrontés aux nouvelles formes du pouvoir en entreprise : fusion, compétition, management en réseau...
Au travers d'histoires qui se lisent comme des nouvelles, l'ouvrage aborde des questions délicates en écho aux pressions existentielles de chaque être humain : la solitude, la quête de sens, l'imperfection, la finitude et la responsabilité.
Chaque histoire est accompagnée d'éclairages sur l'expérience intime du coach dans les instants critiques et créatifs : ses résonances, ses projections, ses peurs, ses démons personnels, ses intuitions...
Un livre qui montre qu'au-delà de la maîtrise des outils, le coaching est aussi un art : l'art de rencontrer chaque client dans sa singularité, l'art de la présence à soi et de la
relation à l'autre, l'art d'apprendre ensemble. »

Je partage aussi en primeur ici l'extrait d'un autre ouvrage collectif
sous la direction de Frank Bournois, Thierry Chavel et Alain Filleron : Le grand livre du coaching co-écrit avec des intervenants du D.U Coaching de Paris 2 et qui paraîtra bientôt aux Editions d'Organisation.

05
DéC 07

Alliances créatives et métiers impossibles

« Aimeriez-vous animer une formation à la gestion du temps ? Il s'agit de jeunes dirigeants qui sont aussi demandeurs d'outils pour gérer leur stress... »
Cette proposition d'un client, me recommandant auprès d'une pépinière d'entrepreneurs, m'a d'abord gêné, "stressé" ! Gêné, car vouloir "gérer le temps" me semble participer de l'illusion de maîtrise. Et le stress est un symptôme de cette illusion ; la formation est ici un remède passager : elle met de côté les pressions existentielles au cœur du métier de dirigeant : l'imperfection, la solitude, la finitude, la quête de sens…

Et puis, j'ai mis de côté mon scénario familier devant la nouveauté : vouloir enfermer le monde dans ma carte du monde. Dire d'abord non à ce qui m'est offert !
Et je suis allé à la rencontre de l'animatrice de cette pépinière. Et, de nouveau, j'ai découvert que faire alliance avec le monde est bien plus créatif que résister !
Voici l'étonnant cocktail inventé ensemble.

27
NOV 07

Thérapie pour adunaissante ?

J'ai partagé ici l'inquiétude et aussi la confiance qui m'habitaient juste avant que Charlotte ait son bac. Moment d'émotion et aussi premier rituel moderne pour "aller dans le monde"…
J'ai reçu récemment une "demande d'aide" pour une adolescente, une jeune fille de 18 ans : comment trouver un thérapeute comportementaliste pour que cette jeune femme "trouve sa voie" ?
Voici notre échange.

De : Agathe
Envoyé : jeudi 22 novembre 2007
À : André de Châteauvieux
Objet : Besoin d'aide...

Je recherche de l'aide pour la fille d'un ami, et je vous serais très reconnaissante de me dire comment elle pourrait trouver cette aide ?
Elle a 18 ans, elle a commencé une licence d'anglais mais, au bout d'un mois, elle a tout laissé tomber et elle veut s'en aller au Québec et y trouver un travail.
Pendant toute sa jeunesse elle a fait des compétitions de tennis à un haut niveau, qu'elle aimait beaucoup, mais elle semble ne plus y tenir.
Sa mère réagit aujourd'hui d'une façon violente, sans aucun résultat.
Son père, plus calme, tente de lui faire entendre raison. Rien n'y fait. Il pense qu'une thérapie comportementale et cognitive pourrait l'aider et lui permettre de trouver sa voie.
Pourriez-vous avoir la gentillesse de me dire où il faudrait qu'elle s'adresse ?
D'avance je vous en remercie vivement,
Agathe

22
NOV 07

De la plainte à la compétence

Les GAPs ou "Groupes d'Analyse de Pratiques" sont une belle source d'innovation pour notre métier de coach et pour nos clients.
Pour le coach, c
'est une source de renouvellement en continu : cocktail de coaching individuel, de supervision et de coaching en groupe, la formule bouleverse les frontières entre ces domaines, chahute le praticien et son "cadre de référence", mobilise sa capacité de co-créer avec un groupe…
C'est aussi une source d'innovation pour nos clients, dirigeants ou managers, qui cherchent d'autres formes de développement : au-delà des formes connues (formation, conseil, échange de "bonnes pratiques"), le GAPs est "simplement" un espace ressource qui permet de ralentir un instant, sortir de l'illusion de perfection, retrouver du sens en groupe de pairs…

J'accompagne aussi des médecins avec cette démarche et sur un champ bien complexe : les plaintes des familles de patients âgés… Plaintes contre le corps médical après un décès, conflits avec l'institution face à l'inéluctable : la vieillesse, la finitude…

Des situations toujours délicates, douloureuses, qui peuvent aussi susciter un nouveau regard, de nouveaux apprentissages...

10
NOV 07

Qu'y a-t-il dans le sac d'une femme ?


La métaphore du deuil est souvent au cœur des démarches de changement et de coaching ; pour guider son client, l'expert utilise ici le modèle d'Elisabeth Kübler-Ross, cette psychologue américaine qui accompagnait les personnes dans les derniers instants de leur vie.
Guider un client
dans le changement avec cette métaphore, c'est parcourir avec lui un "chemin de croix" douloureux, du déni et de l'abattement vers l'acceptation.
J'ai raconté ici comment naissent alors les histoires qui tuent l'envie de changer… Et j'ai partagé ailleurs comment ce modèle nourrit l'illusion de "maîtriser" une dynamique pourtant 100% naturelle, vivante et qui ne se laisse pas faire !
Avant la mort, il y a la vie... Et il y a une autre énergie dans l'art de changer : l'en-vie, le désir, le plaisir...
Quand un client est au contact de son désir, son entourage est chahuté, son coach est déboussolé...
Car il n'y a pas de mode d'emploi du désir ! Il "suffit" de le vivre pleinement, en conscience, le cultiver à sa source... Et si le coach se laisse bousculer, toucher, il plonge alors dans des instants de grâce...

Voici l'histoire d'
Amélie, jeune femme pétillante qui voudrait devenir manager…

27
OCT 07

Deviner ce qui est en devenir

Ecrire une proposition de coaching pour un nouveau client, c'est écrire une histoire ! Les prémices d'une nouvelle histoire…
C'est
susciter un autre regard, deviner les pistes qui s'ouvrent, éclairer ce qui est déjà en devenir…
Car les dirigeants se racontent des histoires ! Des histoires qui les mènent "au bord du gouffre", comme nous parfois ! (Lire L'entreprise sur le divan - Répéter ou se libérer).
Alors, quand un nouveau client me sollicite pour sortir de l'impasse, avec son codir ou ses équipes, nous détricotons
d'abord le fil de son "histoire dominante", de son scénario préféré pour changer…
Je partage ici, avec vous, le début d'une proposition pour un groupe de presse confronté aux transformations de son marché : Que faire quand le premier pas dans le changement provoque rejet et résistance ?!
C'est aussi le début d'une autre histoire possible où la "menace du changement" laisse place au "désir" de pionniersoù le "manager-journaliste" est un métier singulier… où le besoin d'indépendance est aussi une source pour découvrir les habiletés de chacun… où travailler entre pairs peut tisser de nouveaux liens…
Et ce sera peut-être une nouvelle avancée dans l'univers
du coaching tribal, coaching en groupe de pairs ;-)

17
OCT 07

Répéter ou se libérer ?

« Amédée avait toujours été un enfant très gentil. Un peu trop obéissant peut-être, soucieux d'être comme il faut, jamais en retard, cahiers propres, chemise boutonnée. Curieusement, ce conformisme l'a désocialisé. Il n'aimait pas sa mère et ne pouvait s'en dégager. Son adolescence est devenue douloureuse d'ennui car il était soumis à cette femme qui s'occupait de tout avec tant de compétence qu'elle effaçait, sans le vouloir, son fils et son mari. Jusqu'au jour où Amédée, pour se sentir plus fort, a décidé de l'affaiblir. […] »

C'est un extrait d'un livre de Boris Cyrulnik : Parler d'amour au bord du gouffre (Odile Jacob, 2004).
Passionné par l'énigme de la "répétition" qui nous conduit à rejouer des scénarios de vie pourtant douloureux (des clients, des amis, moi aussi parfois !), j'ai découvert ce livre qui montre comment la "répétition n'est pas une obligation !"
Dans ce livre étonnant et sensible, Cyrulnik développe ses travaux sur la résilience, analysée ici comme "le refus de se soumettre aux discours des contextes familiaux, institutionnels ou culturels qui prophétisent le malheur".
Ainsi, l'adolescence et aussi la rencontre amoureuse représentent une "période sensible", un tournant propice pour modifier des représentations négatives de soi, remanier les apprentissages relationnels, transformer le style affectif...
Lire la suite du récit d'Amédée et son "travail de dégagement" pour créer une histoire alternative avec
ses ressources, son entourage...