Le prochain cycle Happy Days – les trois journées d'Analyse de Pratiques en groupe apprenant –, ce sera sur les différentes situations « impossibles » ou « à haute tension » que vous apportez. Un groupe avancé donc et à l'écart du prêt-à-penser.
Et pour analyser ces situations-là, Eva et moi on vous prépare un fil rouge sur mesure. Oui, une question essentielle au fil des jours.
L'homme ne peut pas toujours aimer là où il désire. Et il ne peut désirer là où il aime…
Ces mots-là c'est une manière de dire la difficulté parfois de mélanger le tendre et le sensuel dans le couple. Oui, dès les premiers instants de la relation ou au fil du temps qui passe.
Parce que le courant tendre c'est le peau à peau des origines, le fouissement, toutes les caresses de l'enfance… c'est une forme d'érotisme mais sans l'excitation qui surgira plus tard avec le pubertaire.
Et le courant sensuel c'est la sexualité adulte, génitale, avec tout le côté fantasmatique, créatif, joyeux, inattendu et aussi sauvage. Dans la tête et le corps.
Happy Days ! C'est un cycle d'Analyse de Pratiques professionnelles animées en duo et à la campagne. Oui, trois journées en groupe apprenant, pour animer vos groupes plus au naturel.
L'analyse de pratiques réunit des professionnels qui font un métier avec une forte composante relationnelle (manager, coach, consultant…) et qui détiennent alors un savoir-faire issu de l'expérience : singulier, subjectif et toujours prêt à se déconstruire et se reconstruire au fil du temps et dans les situations critiques.
L'autre jour, l'atelier sur les rituels du coaching – casting, shopping, préliminaires… –, c'était vraiment bien, c'était en petit groupe et avec une question-clé : Être ou ne pas être choisi.e ?
Et c'est surtout la peur d'être rejeté qui d'emblée a surgi dans cet atelier-là.
Alors je continue sur ce fil du désir en peuple coach, et en conseil aussi, mais en allant du côté des antipodes. Oui, quand un autre – prescripteur potentiel, prospect ou ex-client –, vous choisit pour faire de vous « son objet » mine de rien.
Il jette son dévolu sur vous, vous invite à partager sans chichi, prendre un petit café, un petit-déjeuner ou un déjeuner d'affaire, etc. Au moment de payer, vous ne savez pas trop qui va prendre l'addition. Sans doute parce que vous y trouvez votre compte aussi. Plus ou moins. Et de rencontre en rencontre, tout ça peut devenir rituel. Sans plus de chichi ni de cadre donc.
Casting ou rencontre préliminaire, shopping ou entretien exploratoire, mercato ou tournée des popotes... autant d'appellations incontrôlées pour ce rituel tout aussi incontrôlable, ce moment où le client choisit « son coach ». Parmi deux ou davantage.
Oui, un moment forcément incontrôlable parce que du côté du client, son imaginaire, ses émois et ses élans jouent à plein : l'attirance, l'ambivalence, le pouvoir de comparer et confronter, de séduire ou rejeter…
Et puis, côté coach, ce moment-là fait plein d'histoires aussi. Des histoires familières, plus ou moins oubliées mais tellement agissantes alors : le besoin de démontrer ou de se montrer ; le désir d'être choisi ou de se saboter ; de gagner contre un autre (un confrère connu ou un rival fantasmé) ; et la perspective d'une affaire, d'un budget conséquent, d'une nouvelle référence ou d'une première…
Tout ça se mélange de part et d'autre et embarque le coach, s'il est choisi, dans une histoire pleine de quiproquos et qui ne se démêlera jamais vraiment. Qui, au contraire, s'amplifiera.
Et ces jeux-là existent aussi en coaching de particuliers. Oui, à l'initiative du client qui « fait son marché », mais pas toujours explicitement. Avec alors des positions et des effets « bizarres », pendant la séance et puis après.
C'est le titre de l'ouvrage écrit par ROUGE DÉSIR, la promo des vingt-trois étudiants du master coaching à Paris II, pendant l'année universitaire 2015-16. Et ce livre vient de paraître chez L'Harmattan. « Pour en finir » donc, mais avec un point d'interrogation et puis un sous-titre : Tel qu'on le pratique aujourd'hui. Chaque étudiant parle ici de son cheminement personnel au cours de cette année-là ou bien de son approche singulière pour accompagner. De toute façon, tout ça s'entremêle au fond. Oui, plus ou moins consciemment. Et comme j'accompagnais le groupe en supervision, du début à la fin du master, ils m'ont sollicité pour une contribution dans les coulisses, sur les coulisses de cette fabrique du désir.
Quelques lignes très personnelles donc. Au beau milieu de l'ouvrage et comme « une pause-café » disent-ils.
Il y avait une femme dans la salle d'attente. Elle était en jupe. Et moi je lui carressais les fesses. Je ne sais plus si elle portait une culotte...
Vous, je ne sais pas si vous rêvez ? Et ce que vous faites de vos rêves alors ? Si vous pouvez en parler parfois, je veux dire. Oui, pour les déchiffrer vos rêves, pour savoir de quoi il en retourne au fond.
Et moi, là, quand j'ai commencé à raconter à la femme au divan mon rêve dans la salle d'attente, contrairement à mon habitude, je n'ai pas attendu la fin pour qu'elle me demande : « Qu'est-ce que ça vous évoque ? » ou bien « Qu'est ce que ça vous a fait ce rêve-là ? ».
Ce n'est pas un hasard si vous êtes coach ou thérapeute, consultant ou formateur. Ni une vocation au fond. Oui, ça vient de bien loin votre désir de développer ou d'aider les autres, de les conseiller ou les former.
Comme une raison d'être et puis une place singulière. Acquise ou assignée. Et c'est cette place-là que d'emblée vous prenez face aux autres aujourd'hui.
Sauf que les autres, malgré les apparences et votre cadre, ils ne veulent pas forcément ou pas toujours tout ce que vous voulez leur donner. Non, ils préfèrent jouer leur partie de leur côté. Mine de rien ou à fond.
Et c'est ça, ce sont ces quiproquos, ces décalages en coulisses qui créent bien des accros et des angles morts au cœur de votre métier.
Certains parlent ici de « processus parallèle » mais ce n'est pas parallèle, ça s'emberlificote toujours. D'autres voient là des « reflets » mais ça ne se voit pas – pas sur le coup en tous cas –, parce que c'est inconscient et donc ça prend des voies détournées et équivoques.
Pour nous, Eva et moi, c'est le jeu des transferts et des contre-transferts. Et tout ça peut être aussi une source d'inatendus et d'ouverture qu'il est vraiment bon d'apprendre à reconnaître.
L'inconscient est un ami qui te veut du bien… mais pas que ! Et c'est sur ce fil-là de l'inconscient, de nos dilemmes intimes, de nos faux-pas – là où t'es pas maître en ta demeure –, que j'aime créer une série d'ateliers. Ça s'appelle « PSY EN ACTES » et c'est le jeudi matin, après vos rêves de la nuit donc et juste avant le boulot. En petit groupe.
Le prochain atelier c'est le 8 novembre, sur les ressorts cachés de nos désirs et de nos sabotages. Une clinique de nos défaillances en quelques sorte. Mais pas pour chasser les erreurs ni les réparer – de toute façon, ça revient toujours –, non, juste pour s'initier. Et c'est déjà beaucoup. Regardez par exemple toutes les mauvaises raisons que vous trouverez pour ne pas venir.
Si vous dirigez une équipe ou animez des formations en groupe, si vous pilotez des projets ou des changements complexes, vous sentez bien que c'est parfois imprévisible et même erratique. Et qu'il y a des dynamiques qui semblent créatives et qui soudain s'enrayent ou tournent court.
Oui, parce que les élans de chacun s'entremêlent toujours mais convergent rarement au fond. Et puis les ressorts intimes sont tellement singuliers, antagonistes aussi et changeant.
Ça faisait un bon moment que mon syllabus pour la supervision à Paris 2 était caduque. Oui, parce qu'au fil des années, il n'y avait pas que les tables que je retournais et mettais sur le côté dans ce master coaching : même traitement pour les outils du coach. Et, avec le divan, j'ai moi-même chamboulé tous mes repères - la systémique familiale et la gestalt-thérapie -, et voyagé sens dessus dessous. De plus en plus.
Alors aujourd'hui j'aime bien réécrire ce syllabus : focus sur les processus inconscients en coaching. Comme une formation sur les formations de l'inconscient. Pour les coachs, autant que possible.
« Pourquoi les hommes ont-ils parfois besoin d'aller voir ailleurs ? » C'était l'autre jour, le boss de la poissonnerie qui me demandait ça. Oui, parce que des fois, il lit ce que j'écris ici ou là, et là il doit préparer une conférence sur ce sujet pour son club de réflexion. Un club discret mais pas secret.
« Avec si possible un point de vue plutôt philosophique » il a ajouté.
Alors je lui ai écrit quelques lignes, mais c'est pas très philosophique.
Les projets de transformation sont bien à la mode en ce moment. Oui, avec tout le digital ou l'entreprise agile, l'intelligence artificielle ou collective, etc. Et, avec ça, les experts et les consultants s'excitent beaucoup. Ça s'excite dans l'illusion de maîtrise, en tous sens et avec plein de modèles, de courbe en U ou du deuil...
Interview sur le fil de la peur, ici. Parce que la peur est l'un des « faux amis » de l'Eros, oui comme un excitant au fond. Bref. Une interview par Cécile Rayssiguier, que j'ai côtoyée à la CEGOS et qui anime aujourd'hui Merakin, un réseau de consultants.